La Vierge aux rochers

La Vierge aux rochers 850 480 V.M. Kwen Khan Khu

Très aimés amis/es :

Poursuivant notre souhait de vous faire parvenir des explications ésotériques extraordinaires sur les peintures du grand Maître Léonard de Vinci, j’ai maintenant le plaisir de vous remettre des informations sur cette autre que les érudits ont voulu appeler…

La Vierge aux rochers

La Vierge aux rochers est un nom utilisé pour appeler deux tableaux de Léonard de Vinci peints avec la même technique picturale d’huile sur panneau.

Quelques données intéressantes :

« Ce chef d’œuvre fait partie des réalisations majeures présentées au musée du Louvre. Réalisé par Léonard de Vinci et les frères de Prédis, Evangelista et Ambriogio, il fut commandé en 1483 par la Confraternité franciscaine de l’Immaculée Conception pour orner une chapelle de l’église San Francesco Grande à Milan. Cette huile sur panneau était destinée à prendre place au centre d’un triptyque ─ les deux autres artistes ont peint les côtés du triptyque, l’auteur de la pièce centrale est Léonard ─.

Les historiens disent que La Vierge aux rochers fait référence à une légende qui met en scène la rencontre entre saint Jean-Baptiste et Jésus lors de leur exil en Égypte. Orphelin, saint Jean-Baptiste avait été placé par Dieu sous la protection de l’archange Uriel. Leur rencontre eut lieu dans une grotte et c’est à ce moment-là que l’archange Uriel demanda à Marie de prendre saint Jean-Baptiste sous sa protection. Saint Jean-Baptiste est prééminent sur le tableau, désigné par l’archange Uriel et placé tout à côté de Marie.

Une autre version du tableau existe, réalisée 20 ans plus tard, et est exposée à la National Gallery de Londres. Cette seconde peinture, retrouvée dans ladite chapelle de la Confraternité, atteste que le premier tableau ne fut pas accepté et ne fut jamais exposé. Dans cette seconde version, l’accent est mis sur l’identité des deux enfants : une auréole est ajoutée au-dessus de la tête de Jésus et une croix est peinte entre les mains de saint Jean-Baptiste. Enfin, la main de l’archange désignant Jean-Baptiste est effacée ».

Les deux peintures représentent donc des choses transcendantales à niveau mystique et alchimique. Il faut commencer par dire que dans les deux œuvres Léonard a voulu souligner que le mystère de l’incarnation de l’enfant Christ est en gestation dans les entrailles du rocher de la suprasexualité…, chose que nous sommes parvenus à comprendre grâce aux enseignements samaeliens, ou enseignements gnostiques de l’Avatar du Verseau.

Dans les deux peintures, ces cavernes rocheuses se démarquent, comme une allusion au mystère que renferme la sexualité sacrée, qui fut toujours symbolisée par la pierre. Rappelons-nous ces mots de l’Évangile chrétien :

« C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc [le sexe]. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc [c’est-à-dire : le sexe]. Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet ». 

Il s’avère intéressant de voir dans les deux huiles la représentation de la bénie Ram-IO, ou Marie, Marah ou quel que soit le nom qu’on lui donne, vive allusion à notre Mère Kundalini très sacrée, qui est en réalité celle qui guide tous les processus de l’Adepte jusqu’à atteindre la Maîtrise.

Son habit dans la première toile est de couleur noire. C’est une allusion à l’immense nécessité de MOURIR psychologiquement pour que nous puissions atteindre le miracle de l’incarnation du Christ intime. Ce Christ est accompagné, dans les deux peintures, de Jean le Baptiste ─ un autre Christ ─, qui porte une petite croix.

Dans la première huile, l’ange Uriel ─ le Logos de l’Amour ─ désigne Jean le Baptise et, d’autre part, Jean le Baptiste reconnaît dans l’autre enfant le futur Kabîre de Galilée, raison pour laquelle il est comme en train de le prier ou de le vénérer, car il savait qu’il serait le précurseur de Jésus, mais qu’ensuite le Nazaréen achèverait l’œuvre que l’humanité devrait connaître.

Il est bon de voir que si Jean le Baptiste porte la croix, l’enfant Jésus porte sur sa tête une auréole qui le qualifie de Messie.

Sur la poitrine de Dieu Mère, dans la deuxième toile, semble se dessiner l’étoile de David, symbole de l’union des deux natures : la divine et l’humaine. Mais nous ne pouvons pas non plus oublier qu’elle appartenait, comme Joseph, son époux, à la lignée de David.

Dans la seconde huile l’archange Uriel ne désigne plus Jean le Baptiste, et la bénie Déesse Mère du monde semble vouloir protéger ce dernier, car souvenons-nous que la tradition raconte que Jean le Baptiste étant resté orphelin, Marie décida de l’adopter. Cela démontre l’AMOUR IMMENSE que Devi-Kundalini professe à tous les Adeptes de toutes les catégories. Tant dans la première peinture que dans la seconde, Elle, la Vierge très sacrée, porte un manteau dont l’intérieur est de couleur rouge, car c’est Elle qui purifie les Initiés et leur fabrique les corps d’or ou corps solaires, appelés To Soma Heliakon dans les mystères gnostiques grecs.

Il est aussi bon d’indiquer que, dans la seconde représentation de cette œuvre picturale, l’une des pierres que nous voyons derrière la Divine Mère se détache en prenant la forme phallique, comme pour laisser entendre que seule la transmutation alchimique permet ces mutations divines ou miracles de transcendance céleste.

Notons enfin que, dans la seconde toile, la tunique sacrée de Stella Maris est de couleur bleutée, faisant clairement allusion au fait qu’Elle est la Reine des Cieux ou supradimensions de l’espace.

Je veux noter, dans cette étude, le fait que l’enfant Jésus, dans les deux représentations, salue Jean le Baptiste avec le pouce, l’index et le majeur de sa main droite, voulant indiquer au spectateur que le Christ est la belle représentation des trois forces primaires de la création : la force du Père, la force du Fils et la force de l’Esprit Saint.

Tout aussi important est le fait de souligner que, dans la seconde œuvre picturale, Léonard a voulu indiquer que toute l’œuvre intérieure ne peut être réalisée qu’à l’aide des eaux génésiaques ou eaux primordiales que nous ne devons jamais perdre, en aucun cas. Ces eaux sont montrées à l’arrière-plan de la toile comme cadre fondamental de cette œuvre magnifique.

D’autre part, puisque l’Alchimie est un sujet si transcendantal et traité exhaustivement par les grands Maîtres de l’Ars Magna, je considère que les mots d’un Adepte comme Fulcanelli sont appropriés au thème de la Vierge aux rochers ou Vierge à la Pierre, voyons :

Dans l’Entretien d´Eudoxe et de Pyrophile, qui sert de commentaire à ce traité, Limojon de Saint-Didier écrit à propos de ce passage : la femme qui est propre à la pierre et qui doit lui être unie est cette fontaine d’eau vive dont la source, toute céleste, qui a particulièrement son centre dans le soleil et dans la lune, produit ce clair et précieux ruisseau des Sages qui coule dans la mer des philosophes, laquelle environne tout le monde. Ce n’est pas sans fondement que cette divine fontaine est appeléepar cet auteur la femme de la pierre. Quelques-uns l’ont représentée sous la forme d’une nymphe céleste, quelques-autres lui donnent le nom de la chaste Diane, dont la pureté et la virginité n’est point souillée par le lien spirituel qui l’unit à la pierre. En un mot cette conjonction magnétique est le mariage magique du ciel et de la Terre, dont quelques philosophes ont parlé ; de sorte que la source seconde de la teinture physique, qui opère de si grandes merveilles, naît de cette union si mystérieuse.

Extrait des Demeures Philosophales, du V.M. Fulcanelli.

Arrivés à ce point, je me permets de vous ajouter quelques phrases inhérentes à ces mystères sacrés :

« Savoir et savoir le démontrer, c’est savoir deux fois ».
Gracián

« Le premier pas vers la sagesse est de se libérer de la bêtise ».
Horace

« L’avantage du savoir est de pouvoir choisir la ligne du plus grand avantage au lieu de suivre la direction du moindre effort ».
Bernard Shaw

« Il ne suffit pas d’acquérir la science, il faut aussi l’utiliser ».
Cicéron

« Le savoir est de beaucoup la portion la plus considérable du bonheur ».
Sophocle

FIAT JUSTITIA AUT PEREAT MUNDUS.
─‘Que justice soit faite ou que le monde périsse’─.
KWEN KHAN KHU