Muy entrañables amigos y amigas:
Je vous fais parvenir cette gravure qui a été éditée par Philip Galle ─ 1537-161 2─ et a été intitulée par certains historiens comme…
…UN HOMME PRIE LA CONSCIENCE
Je vous retranscris le texte qui apparaît en latin et en français avec sa traduction possible :
Nempe mala occulto stabulant grauiora recessu
Intus: ibi fastus, mœror, liuorqúe malignus,
Turpis auarita, ac persuasio credula, mens’que
Conscia, crudeli distringunt pectora plaga.
Traduction :
‘Certes, les maux demeurent dans un refuge caché à l’intérieur : là, l’orgueil, l’affliction et l’envie maligne, la vile avarice et la persuasion crédule et le mental conscient, dérangent les sentiments d’une plaie cruelle’.
Or tous mes maux ne font qu´extreme dueil
Qu´vn cueur fidele endure en patience:
Mais le Remors l´ame afflige à outrance,
Par Auarice, Enuie, & triste Orgueil.
‘Mais tous mes maux ne causent qu’une douleur extrême
qu’un cœur fidèle supporte avec patience :
Mais le remords afflige excessivement l’âme,
Par l’avarice, l’oisiveté et le triste orgueil’
Mots latins au-dessus de chacune des figures de gauche à droite :
Auaritia : Cupidité.
Conscientia : Conscience.
Opinio : Croyance erronée.
Homo : Homme.
Inuidia : Envie.
Tristitia : Tristesse.
Superbia : Orgueil.
La deuxième gravure a été intitulée par son inventeur, Maarten van Heemskerck…
…SUI NOTITIA HORRORES CONSCIA INCUTIT
─ ‘L’auto-connaissance consciente provoque des horreurs conscientes’ ─
Cette deuxième gravure a été réalisée par Maarten Van Heemskerck et fait partie de la série de quatorze gravures éditées par Dirck Volckertszoon Coornhert en 1550 sous le nom : L’échelle de Jacob ou l’allégorie du chemin vers le salut éternel.
L’homme nu se regarde dans un miroir et tient un fouet dans ses mains.
Analyse :
Chers lecteurs/trices :
La première gravure avec ses phrases en latin nous amène à l’auto-analyse pour nous rendre compte que, certainement, l’Ego a ses recoins, ses secrets où il a l’habitude de se cacher pour continuer à nous déranger avec ses ruses psychologiques.
Dans la première gravure, nous pouvons voir comment le MOI aime se montrer dans son ensemble et s’attaquer à notre pauvre psychisme. Les voilà réunis, chacun avec ses arrogances et ses pétulances, tandis que l’humanoïde ne sait pas à lequel d’entre eux s’adresser.
Le personnage qui porte le titre d’HOMO apparaît en train de supplier cet autre qui est nu et que nous appelons ici CONSCIENTIA, comme s’il lui demandait de l’aide pour pouvoir se comprendre lui-même.
Sans aucun doute, comme le décrit bien cette gravure, toutes ces entités énergétiques provoquent dans nos chairs spirituelles des douleurs intenses, parfois insupportables, et bien que nous essayions d’être patients, cela ne signifie pas que le remords ne nous démolisse pas moralement.
La deuxième gravure, qui nous montre un homme nu se regardant dans un miroir, fait une allusion sans équivoque à la nécessité de nous dénuder psychologiquement pour aller au fond de ce que nous sommes vraiment, c’est-à-dire arriver à la véritable découverte de nos faiblesses pour les corriger. Ainsi, nous atteindrons une véritable identité, une véritable image et de vraies valeurs.
Je vous livre maintenant quelques phrases sur lesquelles réfléchir :
« Défendre ou nier nos défauts quand on nous réprimande, c’est les augmenter ».
La Rochefoucauld
« Le pire des défauts est de s’imaginer exempt de défauts ».
Bottach
« Celui qui supporte mes défauts est mon maître, quand bien même il serait mon valet ».
Goethe
« Il est parfois beaucoup plus difficile d’éliminer un seul défaut que d’acquérir cent vertus ».
La Bruyère
« La vraie misère, c’est d’être faible ».
Milton
ARS MORIENDI.
─ ‘L’art de mourir’ ─.
KWEN KHAN KHU