Très aimés lecteurs et lectrices :
Je suis très heureux de vous faire parvenir cette gravure intitulée…
…STVLTITIAM PATIVNTVR OPES.
─ ‘La richesse permet la stupidité’ ─.
Cette gravure appartient au Musée d’Art de Cleveland ─ Ohio, États-Unis ─.
Cette gravure est la vive représentation de la décadence de l’humanité engloutie par l’horizontalité de la vie, ce qui implique sans aucun doute l’entropie la plus totale que nous puissions imaginer.
Sur les images, nous pouvons voir un roi, symbole de la haute classe de la société, qui porte des oreilles d’âne, ce qui indique que l’habit ne fait pas le moine, c’est-à-dire que le statut social n’est pas synonyme de sagesse. Dans l’histoire de l’humanité, il y a eu des rois et des reines qui ont fait de véritables stupidités pendant leur vie durant laquelle ils ont exercé leur règne.
Tout autour de notre toile, on observe un désordre absolu qui couvre pratiquement toute la scène. Sur une table se trouve un coffre ouvert rempli de bijoux et de pièces de monnaie, que le roi compte comme un divertissement, car la royauté dégénérée n’avait que de tels divertissements liés à l’accumulation de ces richesses.
Sur le sol de l’image, le désordre continue de se manifester, et nous voyons ainsi des jarres, des vases, des assiettes, etc., etc., jetés là et désignés par la main gauche du monarque.
Près du roi se trouve un bouffon, qui place sur la tête du roi un chapeau de clown semblable au sien. Cela nous montre que ni le roi ni le bouffon n’ont un niveau d’être adéquat, car tous deux se roulent dans le chaos.
De l’autre côté de notre représentation artistique, on voit la reine, elle aussi engloutie par la vanité, tenant dans sa main droite un miroir dans lequel son visage apparaît vieilli, mais elle se considère comme très jeune selon ses propres estimations, telle est notre vanité. Sur les jambes de la souveraine, nous voyons un petit chien qui partage les heures avec ses maîtres, et tout près, nous pouvons observer une assiette assez grande sur laquelle repose une cruche. La nappe de la petite table qui porte l’assiette est totalement désordonnée à cause de l’indifférence de ses propriétaires.
Deux dames assistent la souveraine. L’une porte un éventail dans la main droite et un perroquet dans la gauche, symbole des commérages et des ragots propres à de nombreuses femmes dans les diverses classes sociales. L’autre porte une tête de sanglier, symbole de ses bassesses, et lui sert à manger et à boire. Selon certains commentateurs, ces deux femmes représenteraient la flatterie et la stupidité, quelque chose de très commun dans lesdites hautes sphères.…..
Un singe se trouve sur le sol de cette scène, faisant allusion à la façon dont les gens cherchent à passer les heures identifiés aux singeries de ces animaux. Quand il n’y a aucune préoccupation pour s’auto-connaître, nous passons les heures de notre vie à contempler les bêtises de celle-ci.
Au fond de notre gravure, on observe un homme ─amaigri ─, portant dans ses mains une assiette avec laquelle il prétend mendier quelques restes de nourriture pour se nourrir. C’est ainsi que notre humanité a été et continue d’être. Les uns sont gavés d’argent, avec lequel ils ne savent même pas quoi faire, et les autres sont dans la misère la plus absolue, mendiant partout l’indispensable : pain, vêtement et refuge.
En bas à droite est écrit en latin : Iodocus a Winge invent, ‘Joos Van Winghe ─ 1544-1603 ─ l’a inventé’, et Raphael sadler fecit et excudit 1588, ‘Fait et imprimé par Raphael Sadeler ─ le vieux, 1561-1628 ─ en 1588’.
Je vous propose maintenant quelques phrases sur lesquelles réfléchir :
« La richesse de l’âme est la seule richesse, les autres biens sont féconds en douleurs ».
Lucien
« C’est le cœur de l’homme qui doit s’enrichir, pas ses coffres ».
Cicéron
« Le plus court chemin pour s’enrichir est de mépriser les richesses ».
Sénèque
« Il est aussi difficile pour les riches d’acquérir la sagesse que pour les sages d’acquérir les richesses ».
Épictète
« Veux-tu être riche ? Alors ne t’efforce pas d’augmenter tes biens, mais de diminuer ta cupidité ».
Épicure
REPETITIO EST MATER STUDIORUM.
─ ‘La répétition est la mère des études’ ─.
KWEN KHAN KHU