Très chers amis/ies :
Je prends la plume pour vous écrire quelques mots relatifs à la présente gravure que nous avons trouvée INTÉRESSANTE à dévoiler pour accroître nos connaissances sur nous-mêmes.
Tout d’abord je dois vous dire que la présente gravure, de l’auteur Hieronymus Jerome Wierix, appartient à la collection appelée « Les quatre âges de l’homme » et s’intitule…
…L’ÂGE ADULTE – LE CRÉPUSCULE DE NOTRE VIE.
En vérité ce que nous y voyons reflété ne sont rien d’autre que des misères humaines ─ morales et psychologiques ─ propres aux humanoïdes de la Terre.
Il y a une série de personnages qui composent la structure même de cette gravure et chacun avec une particularité néfaste. Ainsi par exemple, nous commençons par observer une vieille femme, horrible, qui porte sur la tête, en guise de cheveux, des serpents. Il s’agit, évidemment, d’une MÉDUSE qui est accompagnée du mot Discordia. Elle fait sans aucun doute référence à la qualité maligne qui aime semer les intrigues, la haine, les litiges, les antipathies entre les gens, etc., etc. La discorde ne permet pas la paix, l’harmonie, le calme, la joie, etc., etc., etc.
Près de ladite méduse, nous pouvons observer une autre femme qui ne cesse de remplir des sacs avec des pièces de monnaie qu’elle vide d’un tonneau. Elle est accompagnée du mot latin Avaritia ─ c’est-à-dire : ‘cupidité’ ─. Tout le monde sait que la cupidité n’a pas de limites. Le Moi de la cupidité veut toujours plus et plus et plus… Cet agrégat nous pousse à vouloir avoir plus d’argent coûte que coûte ; de même, si nous avons une voiture, il nous incitera alors à en avoir trois autres de plus ─ même sans en avoir besoin ─ ; de même, si nous avons une maison, il bougera nos ressorts psychologiques pour obtenir dix maisons, et ainsi de suite.
Ceci est très visible chez beaucoup d’hommes et beaucoup de femmes. Il y a des dames qui ont des armoires pleines de vêtements et de chaussures, nombres desquels elles n’utilisent même pas, divers bijoux de différents prix, et tout cela pour parader devant leurs amies. Les messieurs cupides veulent changer de voiture chaque année, ils ont une grande variété de montres dans leurs effets personnels, et, comme toujours, ils ne les utilisent pas non plus…..
Observez qu’au-dessus de la dame cupide il y a un globe qui fait office de notre monde. C’est pour nous indiquer, justement, que la cupidité est une maladie psychologique qui ne connait pas de limites territoriales et que l’on peut trouver partout.
En poursuivant notre description, nous pouvons signaler une autre dame qui est sur le chariot accompagnée du mot Aegritudo,qui signifie ‘malaise’,‘anxiété’, ‘maladie’. Il est important de souligner que beaucoup de gens se plaignent toujours de tout, absolument de tout. C’est ce que nous appelons dans la Gnose auto-considération ─ chanson psychologique ─, et c’est pourquoi la casserole que cette femme tient dans les mains indique le fait que nous sommes toujours en train de mendier de la compassion, de la consolation, mais de manière vicieuse. Nous ne voulons en aucun cas nier la douleur de certaines personnes quand elles sont vraiment malades, ce qui entraîne, évidemment, démoralisation et tristesse. Mais c’est autre chose.
Ensuite, une autre forme féminine apparaît sous nos yeux, tenant une torche dans une main et une cruche d’eau dans l’autre, qu’elle vide tandis que le chariot se déplace. Cette femme a au-dessus d’elle le mot FRAVS ou FRAUS en langue latine.Ce mot fait allusion à la ‘fraude’. Et qu’est-ce que cela a-t-il à voir avec la torche et la cruche ? Eh bien, tout simplement que la chose qui est offerte n’est pas réelle. La fraude offre toujours ce qui est en réalité une illusion. C’est pourquoi cette femme porte d’une part du feu ─ la torche ─ et d’autre part de l’eau ─ la cruche ─.
Plus loin, nous pouvons observer une autre dame qui porte sur l’un de ses bras beaucoup de clés et une caisse ou un coffre sur le dos du cheval. Le mot latin qui l’accompagne est CVRA.Ce mot se traduit par ‘anxiété’, ‘souci’, et elle porte avec sa main gauche un sac rempli de choses. Il faut traduire cela par les soucis, l’anxiété que nous produisent les agrégats psychologiques qui nous poussent à vouloir nous débarrasser, peu importe comment, de nos problèmes, et c’est pourquoi cette femme porte d’innombrables clés, parce qu’elle désire ardemment qu’on lui ouvre une porte pour se débarrasser du poids du sac qu’elle porte avec sa main gauche.
Il est bon de souligner un personnage qui marche devant, couvert comme d’un manteau noir qui lui sert, en outre, de capuchon ou de capuche. Le terme latin qui le désigne est LVCTVS et doit se traduire par ‘deuil’ pour la mort d’un être cher ou pour quelque chose de très apprécié que nous avons perdu. Il ne fait aucun doute, patient lecteur, que tout ce que nous avons analysé fait référence à nos faiblesses face à la vie et, malheureusement, nous traînons ces faiblesses toute notre vie. Nous ne sommes pas capables de surmonter la mort d’un être très cher parce que nous ne voulons pas comprendre que TOUT CE QUI NAÎT MEURT…
Il est bon de noter ici les images que nous voyons de deux vieillards. L’un d’eux porte un livre ouvert et il est proche de la femme qui représente la cupidité. Ce personnage est celui qui tient les comptes de l’argent que la femme verse dans ses sacs. Ce vieil homme fait référence aux avares qui tiennent des comptes minutieux au centime près de ce qu’ils dépensent et qui sont extrêmement égoïstes.
L’autre vieil homme lit, derrière le premier, les notes de celui-ci pour vérifier que tout est bien compté.
Il est également bon de signaler que ce chariot est notre psyché désordonnée, qui transporte toute cette immondice psychologique qui nous fait souffrir, jour après jour, toute notre vie. Ce n’est qu’au moyen de l’auto-observation que nous pouvons découvrir ces vermines mentaloïdes pour ensuite nous en libérer grâce au couteau de l’auto-analyse et de l’auto-compréhension.
Il est également intéressant d’observer que les roues de ce chariot pernicieux détruisent tout ce qui est noble, comme par exemple un violon, un compas, des parchemins de sagesse, diverses valeurs symbolisées par des liasses de billets ou d’argent, etc., etc., etc.
Et, pour finir, nous dirons que l’homme qui marche avec une bannière ou un étendard et qui a une jambe amputée signale, pointe ou indique tout l’inconfort que nous provoquent ces lourdeurs psychologiques ou agrégats psychologiques indésirables.
Il est notoire que sur le bois du chariot est écrit en latin le mot VESPER,qui doit se traduire par ‘soir’, ‘début de la nuit’.Ce mot n’est pas placé là par hasard, non. On nous indique ainsi que ces fléaux psychologiques nous tourmenteront de plus en plus à mesure que nous entrerons dans notre vieillesse…
Je veux maintenant vous donner quelques phrases qui nous sont opportunément parvenues pour que nous y réfléchissions :
« L’avarice rétrécit le cœur ».
Chateaubriand
« L’avarice est la racine de tous les maux ».
Saint Paul
« L’avare expérimente à la fois toutes les préoccupations du riche et toutes les pénalités du pauvre ».
Albert Guinon
« Les avares amassent comme s’ils devaient vivre toujours ; les prodigues dissipent comme s’ils allaient mourir ».
Aristote
« La cupidité s’avive, telle la flamme, dont l’ardeur croît démesurément selon qu’elle jaillit d’un plus grand incendie ».
Sénèque
SIC TRANSIT GLORIA MUNDI.
─‘Ainsi passe la gloire du monde’─.
KWEN KHAN KHU