Seule la vertu est exempte de la mort, Emblemata Liber, Boissard

”Sola virtus est funeris expers” (Seule la vertu est exempte de la mort)

”Sola virtus est funeris expers” (Seule la vertu est exempte de la mort) 850 480 V.M. Kwen Khan Khu

Bien-aimés amis/es lecteurs/trices :

C’est avec grand plaisir que je vous fais parvenir cette gravure qui a pour titre…

…SOLA VIRTUS EST FUNERIS EXPERS
─ ‘Seule la vertu est exempte de la mort ‘ ─.

Cette gravure fait partie d’un livre d’emblèmes appelé Emblemata Liber ─ ‘le livre des emblèmes’ ─, dont les dessins appartiennent à Jean-Jacques Boissard ─ 1528-1602 ─, humaniste, écrivain, poète en langue latine, éditeur et dessinateur français.

Seule la vertu est exempte de la mort, Emblemata Liber, Boissard

Dans cette image, on nous montre la vertu à gauche avec une épée et un bouclier dans ses mains. Les trois moires ─ Clotho, la fileuse, Lachésis, celle qui répartit les destins, et Atropos, la coupeuse ─, et la mort près d’elles tenant son sablier. La moire Lachésis écrit sur une pierre funéraire ─c’est-à-dire : une pierre tombale ─ : Sic Visum Superis : ‘Les Dieux le veulent ainsi’.

Dans la mythologie grecque, les moires ─ Parques pour les Romains ─ étaient les personnifications du destin. Elles contrôlaient le fil métaphorique de la vie de chaque mortel et immortel, de la naissance à la mort.

Elles étaient chargées d’emmener les âmes défuntes vers les lieux qui leur appartenaient – l’enfer, le ciel, le purgatoire ─. Les trois se dédiaient à filer, elles coupaient le fil qui mesurait la durée de la vie avec des ciseaux pour fixer l’heure de la mort de quelqu’un. Elles filaient de la laine blanche et entremêlaient des fils d’or et des fils de laine noire. Les fils d’or marquaient les moments heureux dans la vie des gens et la laine noire les moments tristes.

Il y a une traduction du texte qui accompagne l’emblème dans le livre :

« Tout ce qui a de la valeur dans ce monde est sujet à destruction : la force, la santé, la richesse, la dignité et, en général, tout ce qui facilite le train de cette vie ; cela change soudainement et disparaît en un instant comme le trait d’un éclair, parce que rien n’est durable dans la nature. C’est pourquoi le sage dit que la seule vérité est la vertu en tant que trésor permanent. Certes, nous décevons nous aussi cette vie si brève et éphémère ; c’est sans raison que nous l’appelons la vie.

Nous ne nous examinons pas dans l’enfance, nous ne faisons alors que balbutier ; la jeunesse nous abrutit pendant la moitié de notre vie, et lorsque, à un certain âge, le jugement nous est donné, il est enveloppé d’une myriade de travaux et d’inquiétudes. Notre déclin se heurte à une vieillesse douloureuse, qui nous dirige d’une main froide jusqu’au bout de notre chemin. La beauté se fane soudainement ; la joie et l’amusement disparaissent en un clin d’œil ; la jouissance des biens est discutée et n’a rien de sûr ; même en les conservant, nous n’avons qu’un fardeau pour l’esprit. Les forces de la nature sont affaiblies par la force de la maladie ; la pauvreté nous poursuit, qui nous couvre de mépris ; les amis sont rares. Bref, disons que le ciel ne recèle rien sur quoi nous puissions fixer l’ancre de notre sécurité, car nous sommes des dépouilles de la mort. Seule la vertu nous permet d’échapper à tous les dangers et nous garantit de l’oppression de tous ces défauts. Elle est immortelle, et celui qui adapte sa vie à sa nature la redouble, voire la perpétue à jamais ».

Que signifie tout cela ?

Cela signifie, estimés/ées lecteurs/trices, que la seule chose qui a un sens véritable dans notre existence est de vivre pour l’ÊTRE et ses vertus. L’ÊTRE est tout et il est capable de vaincre la mort. Avec l’ÊTRE, nous sommes encore dans la région des morts, mais nous jouissons de la dignité, de l’intelligence, de la Conscience et nous jouissons d’une plénitude difficile à définir. Nous ne sommes pas comme ces créatures qui ont passé leur vie terrestre absolument identifiées, de manière stupide, au corps physique, à la santé apparente, qui n’en profitent que pour donner libre cours à leurs violentes passions égoïques, ou attachées aux richesses matérielles, ayant en elles une peur, une terreur de les perdre, tout en sachant qu’au jour de la mort, tout cela restera derrière…

Comme le souligne bien la Gnose, nous sommes des humanoïdes qui naissent avec une Conscience endormie, nous grandissons pleins de fantaisies, nous mûrissons en nous croyant intelligents, nous vieillissons pleins d’objections et de plaintes de toutes sortes jusqu’à ce que, finalement, nous quittions cette vallée de larmes et allions dans d’autres dimensions à nouveau avec la Conscience endormie. En définitive : c’est la répétition d’un NON-SENS, d’une vie basée sur l’hypnose psychique qui ne nous permet en aucun cas de voir, de sentir et de palper la GRANDE RÉALITÉ.

Les trois moires viennent représenter pour nous les forces du destin, qui s’accomplit qu’on le veuille ou non. Mais dans notre gravure, c’est la vertu qui reste debout. Seules les vertus surmontent toutes les difficultés et deviennent l’espoir quand tout semble perdu dans notre monde illusoire.

Au pied des trois Moires, nous voyons des amphores, des jarres, des couronnes, des flèches et des coffres pleins de trésors. Pourquoi ? RÉPONSE : parce qu’ils exercent le véritable gouvernement de l’existence de tous les êtres. C’est pourquoi il nous est dit que notre vie peut changer soudainement d’un moment à l’autre comme la lumière d’un éclair. Et en cela, il est incontestable que les moires agissent en conjonction avec les Archontes du Karma.

Pour celui qui a travaillé sur lui-même, la vie prend un autre sens, car chaque jour qui passe, il perçoit la raison de certaines circonstances, et de chacune d’entre elles, il acquiert une leçon qui enrichit sa Conscience. Lorsque la Conscience s’élargit de plus en plus, elle devient omniscience, et dans un tel état de conscience, nous ne sommes plus des petites machines qui reçoivent simplement des énergies du cosmos pour les retransmettre aux couches intérieures de la Terre pour qu’elle continue à tourner sur son propre axe.

Nous n’avons que deux alternatives dans notre existence :

  1. Vivre pour l’Ego, pour le Moi et ses innombrables appétits, avec pour conséquence la destruction de notre individualité sacrée, et notre destination finale sera l’abîme.
  2. Ou vivre pour l’ÊTRE, ce qui s’accompagne d’une détermination à renoncer aux illusions du MOI – quelles qu’elles soient – et de la pratique des trois facteurs de la Révolution de la Conscience, à savoir :
    1. MOURIR ─ psychologiquement ─.
    2. NAÎTRE ─ créer une nouvelle vie intérieure en nous aidant de l’art de l’Alchimie─.
    3. NOUS SACRIFIER POUR L’HUMANITÉ ─ pour développer des vertus grâce aux souffrances volontaires et aux sacrifices conscients─.

À ce stade, je me permets de vous offrir quelques phrases issues de l’analyse de quelques grands êtres qui ont existé dans notre monde :

« La Conscience est la présence de Dieu dans l’homme ».
Victor Hugo

« La Conscience est la voix de l’âme ».
Chateaubriand

« Il n’y a pas de plus grand théâtre pour la vertu que la Conscience ».
Cicéron

« La Conscience est un éclair de la pureté de l’état primitif de l’homme ».
Bacon

« Notre Conscience est un juge infaillible, tant que nous ne l’avons pas assassinée ».
Balzac

PAX VOBISCUM.
─ ‘La paix soit avec vous’.

KWEN KHAN KHU