Très chers/ères lecteurs/trices :
Je vous fais parvenir le troisième dessin d’une série de gravures sur les vertus chrétiennes réalisées par Hieronymus Wierix ─ 1553-1619 ─, selon les dessins de Maerten de Vos ─ 1532-1603─.
Le titre de cette gravure est…
…SPEIS FIDEI SEMEN PROMISSAE FIRMA SALVTIS ANCHORA, PER CHRISTVM GAVDIA RESTITVIT
─‘L’ESPÉRANCE, GRAINE DE LA FOI, ANCRE FERME DU SALUT PROMIS, PAR LE BIAIS DU CHRIST REND LA JOIE’─
En entrant dans le sujet de cette gravure, nous voyons au centre une figure féminine ailée sur une ancre, avec une couronne de laurier sur la tête, semant du blé et pointant vers le ciel. Il ne fait aucun doute que la femme en question est la VIERGE MÈRE NATURE ─ c’est pourquoi elle porte des lauriers sur la tête ─, et à ses pieds l’ANCRE qui, en plus d’allégoriser les trois forces primaires, représente dans la Franc-maçonnerie la fin de l’œuvre hermétique. Il est évident que c’est STELLA MARIS ─ notre bénie Mère Kundalini ─ qui a le pouvoir de répandre la semence, la graine sacrée, l’Ens-Seminis qui féconde toute la nature, y compris la nature humaine.
Cette femme pointe l’index de sa main gauche vers les nuages montrant la figure du Christ, indiquant par ce geste que le Seigneur de Perfections aspire à s’incarner dans tout homme ou toute femme ayant de profondes aspirations spirituelles. Le Christ est adoré par Marie et l’Apôtre Jean, symbole du Verbe incarné.
Derrière apparaît une autre femme portant un chapeau et moissonnant le blé. C’est la FEMME ADEPTE, celle qui aime la transmutation alchimique.
Devant la femme centrale, un homme creuse un trou avec sa pelle parmi les chardons, cherchant à déterrer son trésor ─ vaisselle et pièces de monnaie ─, et son action est accompagnée de la phrase latine suivante, à savoir :
Vanum est effossis terra inuigilare talentis. Erige Spem, tenta parta labore frui, Illic cor hominis, res est ubi condita chara. Sit Tibi thesarus conditus arce Dei.
Traduction : ‘Il est vain de veiller sur les pièces de monnaie déterrées de la Terre. Érige l’espérance, tâche de profiter des choses gagnées avec le travail. Le cœur de l’homme est là où son précieux patrimoine est gardé. Que le trésor soit gardé pour toi dans la forteresse de Dieu’.
D’autre part, les graines de blé qui restent dans l’air ont également été signalées par une autre phrase latine, voyons :
En ueluti mandata solo non semina farra. ─Ni moriantur enim─ reddere nulla solent: Sic quoque rescisso fugientis stamine uitae, Vera tibi uita opitulante Deo.
Traduction : ‘Voici comment les graines non semées en terre ─ afin qu’elles ne meurent pas ─ ne donnent généralement rien, de même, une fois que le fil de la vie fugace est coupé, il y a une vraie vie pour toi si Dieu t’aide”.
Évidemment, celui qui transmute sa semence ─ sexuelle ─ obtient la vie éternelle.
Au fond de notre gravure, nous observons le roi David repentant dans une grange ou une cabane. Il a une lyre à ses pieds. Cette lyre représente le Verbe incarné et l’œuvre hermétique achevée. Cette scène est également accompagnée d’une phrase latine, la voici :
En Sic Psalmographus uili uelatus amictu, Dum sua Davides stupra flet ante Deum. Eruet ille inopes, depressos mole laborum, Et quibus auxilij Spes rata nulla fuit.
Traduction : ‘Voici, le psalmiste voilé d’un vêtement sans valeur, tandis que David pleure devant Dieu ses adultères. Il trouvera les nécessiteux, ceux qui sont opprimés par le poids des travaux et ceux pour qui l’espoir avait été considéré comme nul’.
Les deux enfants nus qui apparaissent près de la Divine Mère symbolisent l’innocence qu’il faut acquérir pour conquérir le royaume des cieux.
Poursuivant notre description, nous trouvons en haut à droite un ange avec un crâne dans la main montrant le texte latin suivant :
Propitius est Dominus et cohibita est plaga.
Traduction : ‘Le Seigneur est propice et le fléau a cessé’.
C’est une référence au deuxième livre de Samuel, chapitre 24, verset 25, qui se lit comme suit : « Propitiatus est Dominus Terrae et cohibita est plaga ab Israel », ce qui signifie : ‘Le Dieu de la Terre a été apaisé et le fléau a cessé en Israël’.
Pour terminer notre description, observons les phrases suivantes en latin :
Quamuis est igitur meritis non deuia nostris, Magna tamen Spes est in bonitate Dei. Et trahit et longo consumit gaudia uoto: Scilicet alternent Spesque timorque fidem.
Traduction : ‘Par conséquent, tant qu’elle n’est pas écartée par nos fautes, l’espérance en la bonté de Dieu est grande, et elle apporte et consomme les joies avec un vœu durable : il est évident que l’espérance et la crainte alternent pour produire la foi ».
Permettez-moi, mes amis et amies, de vous offrir quelques phrases propices avec cette gravure :
« Presque toutes les dévotes sont curieuses. Elles se dédommagent des péchés qu’elles ne commettent pas avec le plaisir de scruter ceux des autres ».
Mirabeau
« Il ne fait aucun doute que la vraie dévotion est la source de la tranquillité ».
La Bruyère
« Le ciel favorise toujours la juste demande ».
Cervantes
« La plus grande piété est la plus secrète ».
Stern
FAVETE LINGUIS.
─ ‘Surveillez les langues’ ─.
KWEN KHAN KHU