Très chers amis/ies lecteurs/trices :
Je m’empresse de vous faire parvenir la présente gravure qui a pour titre…
…DILIGENTIAE ET SEDVLITATIS TYPUS
─ ‘L’image de la diligence et de la dédication’ ─….
Cette œuvre d’art a été réalisée par Crispin de Passe l’Ancien, ou Crispin van de Passe ─ 1564-1637 ─, graveur, éditeur et peintre flamand.
On y voit représenté un personnage ailé tenant une faux dans une main et un sablier dans l’autre. Il porte également un autre sablier sur la tête. Ces attributs nous amènent à l’identifier au sage Saturne, connu des Grecs sous le nom de Cronos ─ le temps ─, une divinité qui a été reconnue comme le Père Temps, un tyran cruel qui dévore tout, y compris ses propres enfants ─ les races humaines ─. À côté de lui, nous voyons une femme qui représente la vertu de l’assiduité ─ sedulitas ─ devant un métier à tisser ou une quenouille avec laquelle elle est en train de travailler.
Nous observons aussi au premier plan un oiseau qui nourrit ses petits, des fourmis toujours en train de travailler et une poule qui s’occupe de ses poussins…
Description :
Paysage avec le Père Temps sous la forme d’un homme nu ailé avec une faux et un sablier, et la personnification féminine de la diligence ─ diligentia ─ et de l’assiduité ─ sedulitas ─, avec un métier à tisser ou une quenouille. Au premier plan, un oiseau. À gauche, au fond, nous pouvons aussi voir un groupe de savants que certains auteurs associent à la pratique de la science de l’astronomie, et d’autre part, à droite, on peut voir les producteurs de laine. La dame de notre sujet porte sur l’une de ses jambes un livre ouvert et une lampe pour indiquer la lumière que nous apportent notre travail et notre dévouement à la connaissance. Ce livre représente les lois de la nature. Tout ceci est basé sur des commentaires en langue latine.
Texte en latin :
«TEMPORIS exactam rationem semper habendam
Edoceo cunctos prouida SEDVLITAS,
Mente intenta libro, manibus contorqueo fusum
Omnibus admonitos viribus esse volens
Seu studijs nauent operam, aut campestribus armis,
Ingenuas artes, Mechanicasue colant
Formicas iubeo, volucresque imitentur, apesque
Elabi TEMPVS nec patiantur iners».
Traducción:
‘Moi, la prudente DÉDICATION j’explique à tous qu’il faut toujours avoir un calcul exact du TEMPS ; l’esprit occupé dans un livre, les mains sur le fuseau. Avec toutes les forces voulant qu’ils soient avertis.
Ou si avec soin ils accomplissent un travail ou avec des armes champêtres ils pratiquent des arts libéraux ou mécaniques.
Je proclame : que l’on imite les fourmis, les oiseaux et les abeilles, qui ne laissent pas le temps s’écouler’.
Estimé/e lecteur/trice, cette gravure vise à lutter contre l’entropie dans notre vie horizontale afin de ne pas nous rendre inertes et irresponsables dans notre existence. C’est pourquoi Saturne ou Cronos veille sur le temps qui passe et si nous n’en profitons pas, le moment viendra où nous devrons partir de ce monde sans avoir atteint aucun but. Cela donne lieu à l’axiome latin qui dit : Tempus irreparabile fugit ─ ‘le temps passe irrémédiablement’ ─.
La faux montrée par Cronos ou Saturne nous indique que tout a un début et une fin. Ceux qui croient que notre vie est éternelle ou infinie se trompent, car tant que nous sommes empêtrés dans la roue du temps, nous serons condamnés à la peine d’exister, devant nous agenouiller à un moment donné devant les exécrables faucheuses ou anges de la mort.
Dans une autre gravure, que j’explique plus bas, nous développerons le thème de l’assiduité, mais déjà en ce qui concerne notre expérience de la vie verticale ou métaphysique. Nul ne peut se risquer à vouloir expérimenter les royaumes de l’Esprit s’il n’est pas d’abord devenu un sujet responsable. C’est ce que nous explique notre Avatar lorsqu’il nous dit : « Si nous ne sommes pas capables d’être de bons maîtres de maison, il est impossible de vouloir vivre le Chemin Secret…. ».
Au fond de notre illustration, là, dans les collines du dessin, un paysan travaille le champ à l’aide d’une ancienne charrue tirée par deux taureaux. Alchimiquement, labourer la terre signifie travailler notre terre philosophale, c’est-à-dire notre corps matériel.
De l’autre côté, également dans les collines, un homme se penche comme s’il semait quelque chose, peut-être des graines pour les faire pousser. En tout cas, c’est l’une des multiples tâches auxquelles nous, humanoïdes rationnels, nous consacrons. Nous devons bien comprendre que tout naît en son temps, vit en son temps et meurt en son temps. Seul l’ÊTRE est éternel et immuable, c’est pourquoi nous disons : LUI EST LUI………
Dans cette autre gravure ou illustration, nous voyons maintenant la Divine Mère nous montrer son ventre ou utérus pour nous faire comprendre que c’est Elle qui conçoit notre vie spirituelle. C’est pourquoi elle porte le titre de SEDULITAS ─ ‘assiduité’ ─. Dans l’image de notre gravure, nous voyons Stella Maris tenant une lampe dans sa main droite. Cette lampe nous signale la Lumière ou à la sagesse infinie de Dieu Mère, et c’est pourquoi elle porte également dans sa main gauche un livre ouvert. C’est le livre qu’ISIS, dans l’arcane 2 du Tarot, porte ouvert sur ses jambes. C’est Elle qui nous enseigne la Sagesse Éternelle lorsque nous nous approchons de son sanctuaire.
Près de la Divine Dame, nous voyons à nouveau une poule qui protège ses poussins. C’est ce que Devi-Kundalini fait avec nous, Elle veille constamment sur notre bien-être spirituel et elle le fait avec un dévouement permanent.
Au fond de cette autre gravure, nous voyons une petite étable et, à l’extérieur de celle-ci, nous voyons un ÊTRE éclairé qui feuillette les Saintes Écritures, tandis que deux personnes regardent à travers des portes et observent le sage. C’est pour nous indiquer que nous devons imiter les prophètes ou les êtres illuminés et étudier les mystères de la vie et de la mort tout au long de notre existence.
Tant près de la hutte que nous voyons au fond que près de la Divine Mère, nous voyons l’image d’un rouet. Le rouet symbolise la roue du destin elle-même, où les circonstances de notre existence se tissent ou se détissent. Près de la hutte, une jeune fille a un rouet, et près de la Ram-IO sacrée, nous observons le même instrument, car l’un est notre destin matériel et l’autre est le destin spirituel que nous méritons en fonction des actes de notre vie.
Le ventre de la Vierge est montré dans cette illustration pour nous rappeler que c’est Elle qui nous conçoit en tant que « Fils de la Lumière » ou Adeptes de la Fraternité Blanche. Elle a tout le mérite, nous ne sommes que des germes sur lesquels Elle effectue son travail de gestation afin de nous convertir en une création solaire digne d’être prise en compte par les yeux du Père Éternel.
Sur le toit d’une maison proche de Dieu Mère, nous voyons une cigogne qui nourrit ses poussins, comme pour nous dire que la maternité est un travail incessant qu’Elle, la bénie Mère Nature, accomplit toujours en permanence, que ce soit dans son rôle de Mère Nature ou en tant que Mère Cosmique ou peut-être en tant que notre bénie Ram-IO.
Au bas de cette deuxième gravure, nous trouvons à nouveau des inscriptions latines, voyons-les :
« Sedulo opus facias; qua te statione locauit cunque Deus, vitae seu te fomenta fugacis scabroso impellat manuum conquirere callo; siue exercitijs animi, linguaque magistra ».
Traduction : ‘Que tu accomplisses laborieusement le travail dans la position dans laquelle Dieu t’a placé de quelque manière. Qu’il te pousse à chercher la subsistance de la vie éphémère, ou sur la pente escarpée des travaux manuels, ou dans les exercices de l’esprit, avec l’éloquence pour maître’.
Le message qui nous est transmis dans ces lignes est justement une invitation à abandonner le laisser-aller et à obéir à la volonté du Père où que nous soyons et quelle que soit la fonction que nous occupons. On nous dit même de travailler de manière magistrale dans les offices spirituels pour plaire à notre ÊTRE Réel. Toutes ces phrases latines sont adressées à notre Conscience pour que nous soyons de plus en plus fidèles à nos enseignements.
Pour terminer, je partage avec vous quelques phrases propices à la réflexion :
« Le talent est comme la santé, c’est quand on en jouit qu’on le connaît le moins ».
Helvétius
« Le talent basique est celui qui guide les autres ».
Pascal
« On reçoit les hommes selon l’habit qu’ils portent, mais on les renvoie selon le talent qu’ils ont démontré ».
Saadi
« Le talent est un don que Dieu nous fait en secret et que nous révélons sans le savoir ».
Montesquieu
« Le talent se forme dans le calme, le caractère dans le torrent du monde ».
Goethe
IUS EST ARS BONI ET AEQUI.
─ ‘Le droit c’est l’art de ce qui est bien et juste’ ─.
KWEN KHAN KHU